Qu'est-ce que le Bore-out ? L’inverse du Burn-out ?
Le bore-out est défini comme l’inverse du burn-out. Alors que ce dernier est une pathologie induite par un état d’épuisement général (physique et émotionnel) dû à une surcharge au travail, pathologie la plus connue, le bore-out, quant à lui, représente une fatigue professionnelle due à la baisse d’activité impliquant un ennui. Le collaborateur n’a plus d’objectifs et perd en motivation, car il n’exploite pas ses compétences et se désintéresse petit à petit de son emploi. Cet état de lassitude peut également avoir des conséquences sur la santé de l’employé, engendrant du stress et de la dépression dans certains cas.
Le bore-out est-il l’inverse du burn-out ?
Moins connu, le bore-out est toutefois tout aussi dangereux que le burn-out. Le nombre de salariés français en situation de bore-out, de burn-out ou de brown-out (sensation d’être inutile au travail) est conséquent. Aujourd’hui, le bien-être au travail est devenu un véritable enjeu majeur et un point de vigilance dans les entreprises pour faire baisser ces chiffres. Les actions mises en place pour lutter contre le bore-out constituent des atouts importants pour les salariés et pour les candidats. Il est donc important d’informer sur ces symptômes. Comment se manifeste-t-il ? Quelles en sont les causes ? Comment y remédier ? Nous vous dévoilons tout ce qu’il faut savoir.
Différence entre le bore-out et le burn-out
Le bore-out est l’inverse du burn-out puisqu’il n’est pas causé par un surmenage au travail, mais plutôt par un manque de travail. En l’absence de perspective et de stimulation intellectuelle, l’ennui chronique s’installe chez le salarié. Une personne qui souffre de bore-out ne trouve plus de sens à son travail et ne s’épanouit pas professionnellement. Les journées paraissent longues, et les résultats peuvent être conséquents s’il n’est pas pris en charge : troubles du sommeil, fatigue intense, lenteur dans le travail, sentiment de dévalorisation…
Dans le cas d’un burn-out, c’est au contraire le surinvestissement du professionnel qui cause un effet de fatigue extrême et de dépression : cynisme, troubles de la mémoire, maux de tête, vertiges, anxiété, irritabilité, baisse de la motivation, baisse du moral, dévalorisation… Le salarié perd son énergie et n’arrive pas à déconnecter et à récupérer. Il résulte d’un déséquilibre entre la pression, les attentes et les ressources à disposition.
Les causes du bore-out
Les causes à l’origine d’un bore-out peuvent prendre plusieurs formes :
- Le manque de missions : ne plus confier suffisamment de travail à un employé est source d’ennui et d’épuisement physique et moral. Cette sous-charge provoque parfois une véritable détresse psychologique.
- Des tâches répétitives et chronophages : un travail monotone peut être mal vécu et devenir la cause d’une perte de motivation.
- Des missions non adaptées au profil de l’employé (surqualification vis-à-vis du poste) : un employé dont la formation et les expériences professionnelles ne sont pas valorisées sera plus enclin au bore-out et risque de s’ennuyer. L’absence de challenges et d’objectifs ne permet pas de se surpasser au travail et de relever des défis qui participent à l’engagement du salarié.
- Absence d’évolution : un employé qui n’évolue pas dans son travail peut avoir l’impression que sa carrière est bloquée, et perdre toute sa motivation.
Les conséquences du bore-out
Les conséquences du bore-out peuvent être véritablement graves, avec des risques psychosociaux bien présents. Sans objectif et sans reconnaissance professionnelle, le salarié peut alors ressentir une frustration et une lassitude au travail, perdre sa motivation, voir son estime de soi se dégrader, se désengager vis-à-vis des valeurs de l’entreprise, être anxieux, présenter des symptômes de dépression… Toutes ces manifestations vont se concrétiser sous forme d’absentéisme, d’arrêts maladie, voire de démission.
Aujourd’hui, le bore-out n’est pas reconnu comme maladie professionnelle, et n’ouvre donc pas droit à un arrêt de travail et à des indemnités versées par la Sécurité sociale et des indemnités complémentaires versées par l’employeur. Toutefois, il peut être considéré comme cause de harcèlement moral. Le harcèlement moral au travail est un délit puni par la loi prévu au Code pénal pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30.000 € d’amende.
Quelques chiffres
Selon un sondage OpinionWay réalisé en juin 2022 sur 2 016 salariés français, 41% des personnes interrogées estiment se trouver dans une situation de détresse psychologique, et la majorité a moins de 29 ans. Ces chiffres nous prouvent bien à quel point les pathologies telles que le bore-out affectent une grande partie des employés, conscients, pour 82%, qu’il s’agit d’un enjeu préoccupant.
Ce mal-être professionnel a considérablement fait évoluer le rapport au travail. D’après le sondage, la place du travail est considérablement relativisée. Les éléments de confort de vie sont de plus en plus valorisés.
Lutter contre le bore-out
Dans une société où la peur de se retrouver sans emploi est réelle, un salarié en situation de bore-out aura tendance à s’accrocher à son travail, et ne pas en changer, quitte à en souffrir. Lutter contre le bore-out est aujourd’hui un enjeu majeur pour les entreprises. C’est pourquoi il est d’autant plus important de mettre en place des actions avant et après le recrutement.
Recruter un candidat adapté pour le poste et lui présenter une fiche de poste la plus proche possible de la réalité du métier est un premier élément indispensable pour réduire le risque de bore-out. Au sein de l’entreprise, il en va de la responsabilité de l’employeur d’apporter une information claire, et de former les collaborateurs sur le mal-être professionnel afin d’ouvrir le dialogue et de déceler les signes de manifestation. Dans le cas d’une suspicion de bore-out, il est primordial de communiquer et de ne pas laisser la situation perdurer. Consulter un médecin du travail ou un spécialiste de la souffrance au travail peut être une solution pour définir la situation et trouver des solutions adéquates.
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